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Les chroniques politicomiques de Philipe Hocrite

Les chroniques politicomiques de Philipe Hocrite
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7 mai 2012

Normal !

C’est ce qui surprend le plus quand on parle du tout nouveau président. Il serait normal. L’objectivité absolue qui caractérise cette chronique me force à écrire que loin d’être naturel, nous avons là un personnage qui a été façonné, sculpté, élaboré pour gagner.

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Son régime, d’abord (vous voyez ci-dessus ma méthode, plus radicale), ses cheveux et lunettes ensuite, sa gestuelle et sa voix enfin. Ses opposants n’avaient pour le ridiculiser que la possibilité de chercher dans les archives des photos trop anciennes pour être crédibles aujourd’hui. Si une certaine normalité était une condition de la victoire, pourquoi tous ces changements ?

Certes, à côté de son prédécesseur, il semblerait que nous soyons descendus d’un cran dans la personnalisation de la vie politique. C’est globalement dans l’idéologie de la gauche, qui en l’absence de François Miterrand a eu tant de mal à faire élire un monarque républicain de la cinquième république.

Assisterons-nous à une avancée de la démocratie, dans laquelle le peuple ne cède pas à la facilité de laisser le pouvoir à un roi ? Reviendrons-nous en arrière avec un François Hollande qui irait jusqu’au bout dans sa « Miterrandisation » ? La monarchie reviendra-t-elle par la droite, et ses personnages hauts en couleur ? Reverrons-nous ces figures iconiques, travaillées, qui du plus profond de leur âme crieront de nouveau

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La politique est un feuilleton qui jamais ne s’arrête !

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4 mai 2012

Le jeu de l’erreur

La fin de la campagne se profilant, il est agréable de constater qu’elle s’est déroulée comme prévu, ou du moins comme racontée dans mon album. A quelques exceptions près.

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La plus incroyable est ce positionnement d’entre-deux-tours. Les étudiants de première année de science politique (ou de n’importe quelle formation contenant trois minutes de science politique) apprennent qu’une élection se gagne au centre. Voilà une règle non discutée depuis au moins le début de la cinquième république.

Au nom de cette loi, Jacques Chirac a été élu sans difficulté en 2002 face à Jean-Marie Lepen, François Bayrou était élu d’office pour peu qu’il parvienne a second tour, François Hollande promet de ne pas être un socialiste pur jus (certains auront dit « mou »), etc… Cette règle est connue par tous, appliquée, validée, intégrée… Sauf par Nicolas Sarkozy.

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Lui a décidé de gagner son élection en axant sa fin de campagne sur les thèmes du Front National. Pari gagnant ? Deux solutions se profilent :

François Hollande gagne, la loi sera respectée, tout rentrera dans l’ordre, l’histoire aura vécu une énième répétition. Nicolas Sarkozy, dont la transgression des règles était sa force, y trouvera là une des causes de son échec.

Nicolas Sarkozy gagne, nous aurons validé le FN en « faiseur de roi ». L’élection ne se gagnera plus au centre, mais à l’extrême droite. Les professeurs de Science politique avaleront leur chapeau, devront intégrer cette nouvelle jurisprudence politique, et les candidats de demain se feront à cette nouvelle norme, plaçant plus que jamais dans leur programme des mesures protectionnistes ou anti-immigrationnistes.

Quelque soit le paysage politique après cette élection, je serai toujours enclin à en rire. J’espère pouvoir vous y accompagner, et crier comme toujours :

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26 avril 2012

La Sonde et moi…

C’est mon côté bonne âme. Jean Tulle voudrait m’en empêcher, tant il est de bon ton (et rémunérateur en voix) d’insulter les instituts de sondage, mais j’ai promis ici une franchise absolue, je les défendrai donc.

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Tout d’abord parce que c’est « le moins mauvais des systèmes ». On a tous besoin de savoir ce que pense le voisin, que ce soit au bar du coin ou en soirée, et puisque tous les français peuvent voter, connaître l’opinion d’un corse doit être aussi important que s’inquiéter pour un breton de l’opinion de son frère (et vice versa). Rappelons pour l’anecdote que le sondage tel qu’on le connaît ne s’est imposé que parce qu’il a triomphé de « thermomètres » moins efficaces tels les « coupons réponses » des journaux.

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Ensuite, je ne joue pas, moi, à l’amante effarouchée qui voit son mari trop beau, et forcément déchante par la suite. Je sais que ce n’est pas la même chose de répondre à une même question le 10 ou le 22 Avril ; je sais qu’il est très différent de choisir un candidat en répondant au téléphone ou dans l’isoloir ; je sais que les résultats comprennent une marge d’erreur de deux points environ.

Sachant tout cela, on comprend bien que 10% des électeurs ne voulaient pas voter, et se sont finalement rendus aux urnes. Que certains voulaient voter pour Jean-Luc Mélenchon, puis ont finalement choisi un autre bulletin, que d’autres ne souhaitaient pas voter Le Pen, puis ont entre temps changé d’avis. Là où le serpent se mord la queue, c’est lorsque l’on se rend compte que ces changements d’avis ont diverses causes DONT ces fameux sondages… Là où la queue étouffe le serpent, c’est quand on remarque des stratégies de mensonge de la part de sondés espiègles.

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Alors bien sûr, cette prise de position peut étonner mes proches collègues de campagne électorale, qui savent comment je me suis servi de ces consultations d’opinion pour en faire un outil de manipulation. Pour en savoir davantage, une seule solution :

Eh, lisez-moi !

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19 avril 2012

Le métier de citoyen

Nathalie Artaud est candidate autoproclamée « communiste », s’inspire de Marx, donc soutient une théorie économique qui fait peur à toute une frange de la population. La chose se corse et la panique s’amplifie quand on sait aussi qu’elle a, à côté de ses activités « politiques », un vrai métier : professeur. De latin, d’anglais … ? Pire ? De mathématiques ? Non. D’ECONOMIE ! ! !

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Quelle inquiétude, pour les parents d’élèves, de la manière dont cette communiste fait ses cours… Va-t-elle encourager ces chères têtes blondes à la révolte contre le grand patronat ? A la lutte armée ? Vais-je retrouver mon fils tentant de pendre mon patron avec des tripes arrachées au  curé de mon village ?

Rassurons tout le monde, les parents et surtout les journalistes qui semblent les plus angoissés par cette question, preuve qu’ils n’ont pas été à l’école depuis un certain temps. Rien de politique n’apparaît dans les cours donnés aux élèves. Pour un lycéen, Marx n’est qu’un farfelu vu en introduction d’un cours d’histoire autour de la folie de Staline et la cruauté des goulags. Les théories économiques libérales sont étudiées par le biais d’auteurs dits « Classiques » datant de la fin du XVIème siècle, et seulement par les élèves ayant le bonheur d’avoir choisi la filière ES. Le système politique n’est évoqué que pendant les rares séances d’ « éducation civique », matière en voie de disparition coincée entre l’histoire et la géographie.

Résultat : le citoyen sortant du lycée à l’âge moyen de 18 ans, en âge de voter, a le plus souvent la conscience politique d’une huître avariée, laiteuse et difforme.

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Etonnons-nous, alors, de les voir s’enfermer dans l’abstention ou le vote des partis aux théories simplistes ! Etonnons-nous, de la réussite de techniques de communication, du culte de l’image, du manque de fond de cette campagne comme de beaucoup d’autres !

Une vraie démocratie ne peut fonctionner qu’avec des citoyens qui comprennent réellement le poids de leur vote, qui réfléchissent aux théories et programmes défendus, qui prennent le temps de peser le pour et le contre, et choisissent en connaissance de cause !

Sinon, ils seront éternellement à la merci du premier crétin venu qui, adroitement, réussira à les convaincre en criant :

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12 avril 2012

Les lâches lâchent le débat

La semaine dernière, je déplorais l’évident manque de volonté des responsables de chaînes de télévision dans l’organisation de débats démocratiques entre les candidats du premier tour. On découvre aujourd’hui qu’ils ne sont pas seuls.

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Pouvions-nous nous attendre à une telle attitude émanant des candidats eux-même ? Rappelons-nous que ces échanges télévisuels ne sont apparus que lorsque les deux prétendants au trône (à l’époque François Miterrand et Valéry Giscard d’Estaing) pensaient en retirer avantage ! Le grand débat d’entre-deux-tours est ainsi devenu une institution, ce qui n’a pas empêché Jacques Chirac d’y déroger en 2002, justement parce qu’il n’en avait nul besoin. Au contraire, sa victoire eût sans doute été moins éclatante s’il avait consenti à ce face à face avec Jean-Marie Lepen…

Aujourd’hui, François Hollande ne peut garder son avance sur le candidat sortant que s’il évite au maximum la comparaison. D’où sa stratégie d’évitement tout au long de la campagne à chaque agression verbale de Nicolas Sarkozy. D’où aussi son refus de participer à deux débats au lieu d’un, chose proposée par son rival qui, lui, en a plus que besoin pour espérer gagner…

Les deux finalistes (qui ne le seront peut-être pas, prudeeeeence) ont en tout cas ce point commun d’être très mollement intéressés par un débat avec les « petits candidats », qu’ils se doivent de mépriser le plus possible pour affirmer un bon résultat dès le premier tour. Vous aurez vite compris que la symétrie est vrai, les petits candidats ne peuvent qu’augmenter leurs chances dans une confrontation avec les plus hauts placés dans les intentions de vote…

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Evidemment, toutes ces considérations n’ont de valeur que si on respecte les volontés des candidats quant à cet exercice démocratique. Force est de constater que notre tolérance à ce sujet est remarquable. Tout de même ! Nous n’allons pas forcer les gens à débattre s’ils ne le souhaitent pas ! Voyons, ces pauvres petits… C’est ainsi que l’on accepte de voir Marine Lepen refuser de répondre aux questions de Jean-Luc Mélenchon, et que l’on trouve « normal » cette absence de débat à la veille du premier tour. L’ironie est d’autant plus flagrante que ces confrontations sont monnaies courantes hors campagnes électorales, avec par exemple des émissions telles que « Mots croisés » ou le défunt « ripostes ».

Il n’en reste pas moins vrai que les prétendants comptent gouverner la France face à des puissances étrangères n’ayant pas notre mansuétude. François Hollande veut renégocier un traité avec Angela Merkel et a peur de débattre avec Jacques Cheminade ? Nicolas Sarkozy veut imposer des mesures fortes aux pays européens voisins et recule quand il s’agit d’affronter Philipe Poutou ?

Devant cette drôle de campagne, j’imposerais, moi, des débats obligatoires ! Quiconque ne s’y soumettrait pas ne serait pas digne de ses électeurs. Et, fort du triomphe de mes idées, je pourrais crier en guise de conclusion :

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5 avril 2012

Des hauts et débats

Ils ont de la chance dans leur malheur. Je parle des gros… heu… Des grands candi… Oups, bref, les mieux placés pour gagner l’élection présidentielle…

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Car nous entrons dans une période néfaste pour eux, vu qu’ils doivent maintenant disposer d’un temps de parole télévisuel aussi raccourci que leurs opposants. Quel régime ! Hier on ne voyait qu’eux au petit écran, aujourd’hui on a l’impression qu’ils ne sont plus candidats ! Heureusement pour eux, les chaînes boudent.

Déjà, elles ne comprennent pas pourquoi on leur demande d’appliquer une règle aussi stricte, alors que tous les autres masses media (journaux, internet…) en sont dispensés. Rappelons leur, au risque que leur orgueil gonfle, que la télévision est au cœur de la vie des français, une sorte de « super média » qui regarde une presse qui s’effondre et internet encore balbutiant.

Ensuite, devant l’ampleur de la tâche, les décideurs télévisuels abandonnent, et préfèrent se passer des hommes politiques plutôt que compter leur temps de parole. Il y a des moyens bien moins risqués de parler de l’élection, comme par exemple se plaindre de l’abstention…

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Oui, cette semaine, un seul débat semblait digne d’être porté à l’écran : comment lutter contre le manque de participation citoyen ? Je rajouterais à la question : « … Quand la télévision ne parle plus des candidats ». Le paradoxe est clair, et expliqué beaucoup moins souvent par les impératifs d’audience des chaînes, qui souhaitent moins miser sur les débats politiques que sur le football ou les séries américaines. Avec raison, en plus. Et le serpent se mord la queue.

Je pourrais ainsi vous donner directement rendez-vous au soir du 22 Avril, lorsque la campagne reprendra avec les deux candidats restants, mais j’ai promis de tenir cette chronique politicomique, et je tiendrai, ne serait-ce que pour crier comme chaque semaine…

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29 mars 2012

Une ironie de rois

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On a tous ressenti ça, à voir son voisin de classe ou un collègue infiniment plus adroit, plus malin, plus talentueux. On a beau faire des efforts, s’exercer, s’entraîner, rien à faire. Le talentueux, sans effort apparent, fait mieux. Pire encore, quand ce talent naturel se perd par manque de volonté ou divergence d’idéologie.

Prenez Olivier Besancenot, par exemple. On l’a découvert tout jeunôt au début du siècle, lorsqu’il crevait l’écran avec un naturel insultant et des formules choc, sortant un parti politique de l’ombre et faisant un score aux deux dernières élections présidentielles tout à fait honorable dans cette ligne politique. Que fait-il de ce talent ? Rien ! Il passe le relais à Philippe Poutou, dont le grand tort n’est pas d’être inconnu mais de manquer de charisme au point de ruiner la prochaine récolte d’huîtres, plus à même de devenir chef de l’Etat que ce personnage hésitant et si mal à l’aise, en meeting ou à la télévision.

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Imaginez mon incompréhension ainsi que celle des autres candidats, qui prennent comme moi des cours de maintien, d’élocution, de gestuelle, qui s’efforcent de faire plus roi que le roi en place ! Notre ex concurrent talentueux du NPA, qui n’en a pas besoin, qui n’a même pas cette culture du chef ancrée en lui, possède toutes les qualités en tant que personnage médiatique, et n’en fait rien. Rien ! Il ose même s’opposer fermement à cette conception de la démocratie, qui fait de l’homme élu un roi moderne.

D’autres évidemment, se félicitent de ce choix, tel Jean Luc Mélenchon qui profite entre autres des millions d’électeurs qui votaient Olivier Besancenot hier et ne votent pas Philippe Poutou aujourd’hui.

Mais vous, électeur, si vous devez choisir un homme, un vrai, un chef, ne vous laissez pas avoir par ceux qui manient les masses media de manière trop naturelle, ne lisez pas non plus les programmes, n’écoutez pas les spécialistes, votez pour un candidat qui aura travaillé d’arrache pied son image, coaché par les plus grands… Bref,

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22 mars 2012

Pendant la trêve, la guerre continue

"La paix n’est qu’une période entre deux guerres"…

Si l’analogie avec le monde politique est un peu poussive (le vote n’est-il pas aussi un moyen d’éviter les guerres ?), la formule ne s’applique que très mal à une élection. Ayons le courage de le dire, la pause dans la campagne électorale, consécutive aux actes barbares d’un fou dangereux, n’a jamais eu lieu.

Tout d’abord, certains candidats n’ont même pas fait semblant de la respecter, Marine Le Pen jubilant d’avoir au bon moment un musulman assassin, Jean-luc Mélenchon faisant le lien entre la tuerie de juifs et un poète antisémite cité par le père de sa rivale, entre autres.

Ensuite, si on y réfléchit bien, proposer une trêve à ce moment EST EN SOI un acte politique, comme demander une minute de silence dans les écoles, paniquer des enfants ou s’efforcer d’apparaître sur les photos lors des enterrements des victimes.

Faut-il le regretter ?

Sur la forme, forcément, jouer sur l’émotion et en profiter pour faire monter sa côte de popularité décrédibilise davantage un monde politique qui n’en avait pas besoin. Mais sur le fond, si un premier réflexe peut nous laisser penser que notre élection est un peu futile comparée aux vies humaines perdues, n’y cédons pas, et considérons l’exercice du pouvoir pour ce qu’il est : le moyen d’éviter autant que faire ce peut de tels désastres.

Oui, le choix de société que nous ferons le 22 Avril et le 6 Mai est important, car de ce choix dépendra notre vie collective future, qui réussira mieux ou moins bien à éviter ces drames.

Voter en connaissance de cause, c’est aussi lutter contre le terrorisme.

Votez !

 

15 mars 2012

Achetez-moi ! ! !


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Non, aujourd'hui, je ne m'étendrai pas sur la fameuse remontée de Nicolas Sarkozy (que j'avais prévu ici), ni sur sa tactique "prendre les idées à droite et à gauche" ou "diviser la gauche pour mieux régner", ni sur les dépots de parraînages de maires des candidats qui devaient ne pas les obtenir (ce que j'en disais ici).

Non, aujourd'hui est un jour trop spécial, car c'est celui de la sortie de la Bande Dessinée qui raconte mes aventures politicomiques ! Courez donc en librairie vous procurer cet ouvrage indispensable, car si on a besoin de politique, la regarder avec humour est indispensable !

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à la semaine prochaine, pour une chronique politicomique plus conventionnelle !

8 mars 2012

Les maîtres du temps

« Une phrase, c’est SUJET + VERBE + COMPLÉMENT. À la télévision, j’ai à peine dit le sujet que l’on me coupe déjà la parole… »

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Cette phrase assez ancienne étant de Laurent Fabius, on ne peut décemment pas dire qu’il n’était pas prévenu. Ce qui ne l’a pas empêché, lors de la dernière émission « Des paroles et des actes », de se faire laminer, déchiqueter, trucider et enfoncer par Nicolas Sarkozy, Maître, lui, du temps.

La première phrase de son « contradicteur » commençait à peine de faire dix mots qu’il rebondit sur l’un d’entre eux (« violence », certes pas le plus adroit) pour faire perdre ses moyens à un pauvre Laurent Fabius déjà tant perdant qu’il en tremblait. Il n’a pas, comme l’actuel président, le goût des formules simples, rapides et drôles, et sa remarque au début de cette chronique marque un certain dédain pour le petit écran qui ne retient que des extraits loin d’être essentiels. Malheur à lui, il ne sait pas que pour beaucoup de la nouvelle génération, la télévision elle-même est devenue trop bavarde et ses « meilleurs moments » se dégustent à répétition sur internet.

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Nicolas Sarkozy, lui, tant en bon conquerrant démocratique qu’en bon enfant de la télévision, sait profiter de chaque seconde pour placer ce qui fera mouche. Parfois ses mots ne sont pas dans le bon ordre, ses constructions grammaticales sont approximatives, qu’importe pour le spectateur, ses phrases ne sont pas écoutées en entier. On n’en retient que le bon mot.

Mais là ne s’arrête pas sa gestion du temps. Il sait aussi l’étirer. Car dans une émission comme celle de France 2, qui fait son possible pour braver les considérations d’audience et offrir du temps de débat, il peut être difficile pour un candidat de ne pas se faire coincer face à ses contradictions.

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Prenons, presque au hasard, le chiffrage du programme électoral de l’UMP dont le but est d’arriver à l’équilibre en 2016, soit faire 40 Milliards de recettes fiscales en plus et 70 milliards de dépenses en moins. « Comment ? », demandent les journalistes. La réponse alors s’étale sur plusieurs longues minutes, le président égrenant ses milliards d’économie avec le soucis économique d’un somalien comptant ses grains de riz. Tous les trois milliards, relance des journalistes qui voient le temps défiler et comprennent la manœuvre !

Peine perdue, jamais aucun candidat n’aura fini l’addition, soit parce que le budget de l’Etat ne peut pas atteindre aussi vite l’équilibre, soit parce que pour atteindre cet équilibre, il faudrait dévoiler des mesures si impopulaires que gagner en les déclarant relève du miracle.

Oui, Nicolas Sarkozy a encore prouvé qu’il était un excellent candidat, ce pourquoi ses adversaires (moi le premier) le prennent pour modèle, car s’il n’a pas encore prouvé que ces méthodes permettent d’emporter deux élections de suite, sa place tant enviée nous pousse à faire de même, crier haut et fort la formule désormais magique :

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